La Fédération des CPTS (FCPTS) publie le deuxième volet de sa Grande Enquête nationale, consacré aux relations entre les CPTS et les établissements hospitaliers. Menée entre juillet et septembre 2025, cette étude inédite dresse un état des lieux complet des coopérations entre secteur ambulatoire et hôpital : une dynamique réelle, mais encore freinée par des obstacles structurels.
Un engagement massif et concret
Parmi les 290 CPTS répondantes, 98 % déclarent travailler sur la thématique ville-hôpital.
La moitié dispose d’un groupe de travail dédié,
50 % ont des référents professionnels identifiés,
36 % emploient un ou plusieurs salariés spécifiquement chargés de cette mission.
Les actions les plus fréquentes concernent :
la fluidification des parcours patients (entrée, sortie, retour à domicile) ;
des partenariats avec les hôpitaux publics de proximité ;
des projets centrés sur les personnes âgées, l’insuffisance cardiaque et la santé mentale.
Les CPTS consacrent en moyenne 25 000 € par an à ces projets, principalement pour des ressources humaines.
Des coopérations riches mais hétérogènes
La majorité des CPTS décrivent des relations constructives, notamment avec les centres hospitaliers de proximité.
Cependant, le manque d’outils numériques partagés et l’absence de cadre commun freinent la collaboration.
Les freins les plus cités : lourdeur administrative, manque de temps, rotation des équipes hospitalières, cloisonnement institutionnel et méconnaissance du rôle des CPTS.
Côté leviers, les échanges réguliers, la co-construction de projets, la participation réciproque aux instances (CME, conseils d’administration) et la présence de “passeurs” entre les deux mondes (soignants exerçant en ville et à l’hôpital) favorisent nettement la réussite.
Vers une structuration partagée
L’enquête fait émerger une demande claire de cadre national facilitant la formalisation des partenariats.
Les CPTS souhaitent :
une boîte à outils commune (75 %),
des modèles reproductibles de coopération (70 %),
et des objectifs partagés pour garantir la continuité des parcours.
Mais elles insistent : cette structuration doit préserver la flexibilité territoriale, pour s’adapter aux réalités locales sans imposer un modèle unique.
Cinq conclusions et cinq actions prioritaires
Le rapport identifie cinq grands enseignements et actions à conduire :
Affirmer la relation ville-hôpital comme mission centrale des CPTS.
Documenter et valoriser les actions réussies, en identifiant 53 CPTS prêtes à témoigner.
Modéliser des organisations inspirantes et adaptables à chaque territoire.
Élaborer des conventions-cadres nationales pour renforcer la reconnaissance mutuelle et simplifier les coopérations.
Améliorer l’usage des outils numériques, en tenant compte des besoins spécifiques des acteurs de terrain.
Une dynamique prometteuse pour l’avenir
Cette deuxième édition confirme que les CPTS sont devenues un maillon indispensable entre médecine de ville et hôpital.
Elles incarnent la volonté de construire une santé de proximité plus fluide, coordonnée et humaine.
La prochaine étape ? Transformer cette dynamique en modèles durables et équitables, au service des professionnels et des patients.
